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French reentry courts of interest for England & Wales – Intérêt pour le Jap de l’autre côté de la Manche

Chers lecteurs/dear readers

 

Cela fait des années que je milite, parfois bruyamment et avec impatience, pour que la France modernise sa pensée comme sa pratique pénale et du suivi des condamnés (H-Evans, Moderniser la probation française: un défi à relever, l’Harmattan, Paris). Je ronchonne aussi parce que notre refus de nous ouvrir à d’autres langues, nous conduit à ne regarder quasiment que du côté du Québec, lequel, avec tout le respect qu’on lui doit, qui n’est pas toujours un modèle, en termes de rigueur et qui copie/traduit lui-même beaucoup de choses sur le Canada anglophone, lequel est très souvent influencé par les USA. Mais dire que l’on fait comme les américains serait très gênant dans l’hexagone.

For years now I have been advocating, at times quite noisily and impatiently, for France to modernise its supervision practices and penal policies (h-Evans, Moderniser la probation française: un dfi à relever, Paris, l’harmattan, 2013). I also grumble because its refusal to open up to other languages leads this country to only look up to Quebec, a state which, with all due respect, is not always a model in terms of rigour and which often copy-pastes/translates things that actually come from Anglophone Canada or has been imported from across the USA. Of course it would be rather embarassing in France to be seen as importing US practices.

 

Tout ceci est navrant car à nos portes, dans l’Europe, l’inventivité, la recherche, les pratiques sont accessibles, originales, multiples et… l’UE nous incite à collaborer entre nous (et parfois y va de ses deniers).

L’on m’entend donc très souvent dire qu’au Royaume-Uni (que ce soit en Angleterre-Pays de Galles ou Ecosse d’ailleurs) il y a des tas de choses à prendre et qu’outre Manche, on n’attend que de pouvoir coopérer.

La France fait hélas un blocage culturel et historique à l’idée d’apprendre des choses qui viennent de là-bas – comme je l’avais pronostiqué en traduisant pour l’Ajpénal la checklist de Raynor et al. ‘H-Evans, Une checklist permettant d’évaluer les techniques d’entretien individuel dans la probation’, Ajpénal mai 2014: 226-233),), toutefois, c’est miraculeusemernt plus facile avec l’Ile de Jersey :-))

Je persiste cependant, en tant que biculturelle -binationale, mon rôle d’ambassadeur en espérant que cela finisse un jour par prendre.

This is quite sad for right next door to us, there is Europe, which is innovative, and produces lots of research and new practices, which are accessible, modern, and original. Besides, the EU encourages us to collaborate (and sometimes funds us to do so).

I’m often heard saying that in the UK (and particularly in England and Wales and Scotland), there’s lots of things France could copy, and that across the Channel, there’s people who are eager to collaborate.

For historical and cultural reasons, France is alas reluctant to learn from the UK – although just as I had prognosticated when I translated Raynor’s and al’s checklist (H-Evans, Une checklist permettant d’évaluer les techniques d’entretien individuel dans la probation’, Ajpénal mai 2014: 226-233), it’s miraculously easier with the Isle of Jersey!

As a bicultural-binational, I surbbornly try and be a kind of ambassador and do hope things will eventually happen.

 

Inversement je fais aussi la promotion de ce que la France a d’original et des bonnes pratiques ou principes qui existent chez elle. Côté science criminologique, nous sommes trop en retard pour avoir des choses à enseigner. En revanche, nous avons été l’un des premiers pays à inventer le Jap (en français v. M. H-Evans, le juge de l’application des peines: Monsieur Jourdain de la désistance, l’Harmattan, 2013 – que les américains on réinventés sans le savoir en 1989 aves les juridictions résolutives de problème. Depuis 2000-2004 – et malgré les attaques multiples que ce modèle a subi – nous avons en outre invité le procès équitable dans ce que l’on peut désormais appeler la dernière phase du continuum pénal (qui va de l’enquête ou arrestation à la fin de l’exécution d’une peine), ie l’exécution des peines. Nous pouvons en être fiers car les théories sur les rituels judiciaires dans la désistance (Maruna, 2001), les théories et recheches empiriques sur la légitimité de la justice, su rl’agency des probationnaires, sur la compliance pointent toutes dans la direction du procès équitable comme outil criminologique (pour une approche multidisciplinaire v. : H-Evans (dir.), Offender release and supervision: The role of Courts and the use of discretion, Wolf Legal Publishers, 2015)

Conversely I also promote what France has to offer to the rest of the world. With criminology, it’s too backwards to have much to show. However, France was one of the first countries in the world (1945) to create a reentry court, the juge de l’application des peines, aka JAP  (in English see my research on Jap: H-Evans, French reentry courts and rehabilitation: Mister Jourdain of desistance, Paris, l’Harmattan, 2014))  a judge which the US thought they had invented in 1989 when they created their first problem-solving court. Since  2000-2004, with two important legal reforms – and in spite of many attacks –  France has also imported due process into what can now be theorised as being the last phase of a penal continuum that starts with arrest or police investigation and continues until the sentence has been fully served (oftentime with an early release measure under supervision). France should be proud of it because theories on judicial rituals and desistance (for instance with Maruna, Making Good: How Ex-Convicts Reform and Rebuild Their Lives, APA, 2001 ), theories and empirical research on legitimady of justice, on offender agency, on compliance, all point to the fact that fair trial is indeed a powerful criminological tool (for a multidisciplinary approach see H-Evans (ed.), Offender release and supervision: the role of courts and the use of discretion, Nijmegen, Wolf Legal Publishers, 2015

 

Récemment j’ai été sollicitée par l’association pénale Criminal Justice Alliance pour rédiger un rapport avec Nicola Padfield, University of Cambridge un court rapport sur le Jap français et l’intérêt que cela pourrait représenter pour l’Angleterre et le Pays de Galles.  Voici le rapport H-Evans & Padfield, The JAP: Lessons for England and Wales?, 2015

Nous avons tous à apprendre des autres.

I have recently been asked by Criminal Justice Alliance, UK to write a report with Nicola Padfield, University of Cambridge, on French JAP and whether this 70 year old reentry court could be of interest for England and Wales. Here’s the report H-Evans & Padfield, The JAP: Lessons for England and Wales?, 2015

 We all have things to learn from each other.